Le Retour des Fantômes
Dans «The Ghosts Are Returning», le GROUP50:50, collectif d'artistes venus du Congo, de la Suisse et de l’Allemagne, nous raconte l'histoire de sept «squelettes pygmées» qu'un médecin suisse a apportés du Congo à Genève dans les années 1950. Les artistes se rendent dans la forêt équatoriale auprès du peuple nomade des Mbuti qui se trouve aujourd’hui menacé par l'exploitation forestière illégale et chassé de ses territoires. En chantant et en dansant avec eux, ils élaborent un rituel pour permettre aux sept esprits de trouver le repos. Il en résulte une pièce de théâtre musical multimédia sur les crimes (néo)coloniaux, la mort et le deuil.
"GROUP50:50 ramène le théâtre musical à la source, au rituel, ils cherchent à réconcilier et à satisfaire les esprits, et à sauver les forêts et leurs habitants indigènes. Des entretiens avec eux est née une nouvelle dramaturgie, un récit trouvé, chanté et joué ensemble, une interaction égalitaire, un concert incroyablement bon, intelligent et réfléchissant, guérissant, pour que l'on ne comprenne pas seulement, mais que l'on ressente aussi". (Wiebke Hüster, FAZ)
"On a presque l'impression qu'une sorte de réenterrement symbolique ou formel a lieu ici, laissant derrière soi la colère justifiée, trouvant un geste de libération et de beauté - qu’on ne doit pas confondre avec une fausse réconciliation". (Martin Krumbholz, Nachtkritik)
"The Ghosts Are Returning est une évocation des esprits grandiose et émouvante, une joyeuse messe des morts qui peut constituer la base d'un nouveau dialogue constructif". (Corinne Orlowski, WDR3)
"Ce qui se passe sur scène apparaît comme une méthode thérapeutique appropriée : une recherche collective de guérison à l'aide de la musique. En ce sens, elle joue également le rôle principal dans ce concert joyeux et grandiose, un mash-up de styles et d'instruments dans lequel E et U, des éléments folkloriques et des canons classiques se complètent pour former un nouvel ensemble. Surmonter le deuil et les reproches - et à la fin, après plus de deux heures, célébrer la réconciliation et la cohésion sans cacher les blessures. Des pensées d'appropriation culturelle seraient ici déplacées, la musique ouvre de nouveaux espaces de compréhension. Un requiem empathique qui rend en même temps l'avenir possible". (Dorothea Marcus, Taz)
Les musicien*nes et les performeur*euses du GROUP50:50 consacrent leur travail au théâtre musical post-documentaire, en reprenant des faits économiques et politiques et en les transposant dans le futur par le biais de la danse et du chant. Après le projet de théâtre musical «Hercule de Lubumbashi -un oratoriumpour les mines» (PODIUM Esslingen / Centre d'Art Waza), ils se penchent dans «The Ghosts Are Returning» sur la question de la restitution de biens culturels africains et de restes humains et contribuent ainsi au débat actuel par des moyens artistiques.
Les directeur*rices artistiques Christiana Tabaro et Michael Disanka, originaires de Kinshasa, et les Suisses Elia Rediger et Eva-Maria Bertschy, établis à Berlin, ont choisi comme point de départ un fait qui relie leurs pays d'origine : en 1952, un médecin suisse a rapporté chez lui sept «squelettes pygmées»de la province congolaise d'Ituri (aujourd'hui Haut-Uele) et les a mis à disposition de l'Université de Genève à des fins de recherche. Contrairement à d'autres squelettes et crânes africains qui, à ce jour, sont conservés par milliers dans les archives des musées européens, les noms, les dates et les causes de décès ainsi que l'origine approximative des sept squelettes sont connus. Le GROUP50:50 part à la recherche de leurs descendants dans les forêts du Congo, où il rencontre le peuple nomade des Mbuti qui victime de ladéforestation illégale, et chassé de son habitat naturel, vit dans la résistance. Veulent-ils récupérer les squelettes et donc les esprits de leurs ancêtres ? Car dans les débats sur la restitution, une chose est rarement prise en compte : Avec les masques, les crânes et les squelettes ce sont aussi les esprits que les Européen*nes ont volés et enfermés pendant l'époque coloniale qui reviennent . Accompagnés des Mbuti, ils élaborent un rituel en chant et en danse pour les sept esprits -dans l'espoir qu'ils puissent ainsi trouver la paix. Sur le plan musical, la production navigue entre les genres. Elle reprend des complaintes funèbres issues de la musique classique comme de la musique traditionnelle congolaise et se penche sur les chants polyphoniques desMbuti qui, bien avant que des requiems polyphoniques ne soient composés en Europe, célébraient leurs morts avec des chœurs complexes. Il en résulte une cérémonie mortuaire musicale et scénique pour les sept squelettes et leurs esprits, avec un chœur de Mbuti qui dialogue par vidéo avec les musicien*nes et les performeur*ses sur scène.
La pièce de théâtre musical multimédia sera présentée pour la première fois en Allemagne et en Suisse à l'automne 2022 et retournera au Congo en 2023. Parallèlement aux répétitions et aux représentations de la pièce et sous le titre «The Time for Denial Is Over», le GROUP50:50 invite, en collaboration avec studio rizoma Palermo et European Alternatives Berlin, des artistes*, des activistes et des penseur*euses d'Europe et d'Afrique à élaborer les bases d'un vaste mouvement transnational de restitution. Dans une série de conférences, de pièces et d'interventions, ils présentent et discutent des pratiques artistiques et politiques qui redéfinissent les identités tant africaines qu'européennes et redessinentle dialogue et la coopération transcontinentaux.
Un projet du GROUP50:50, produit par PODIUM Esslingen et le Centre d'Art Waza à Lubumbashi en coproduction avec le CTM Festival Berlin, euro-scene Leipzig, Kaserne Basel et le Vorarlberger Landestheater.
TOURNÉE
Mise en scène et direction artistique
Christiana Tabaro
Eva-Maria Bertschy
Michael Disanka
Elia Rediger
Composition et direction musicale
Kojack Kossakamvwe
Elia Rediger
Textes
Christiana Tabaro
Eva-Maria Bertschy
Michael Disanka
Patrick Mudekereza
Ruth Kemna
Elia Rediger
Dramaturgie et programme discursif
Eva-Maria Bertschy
Patrick Mudekereza
Scénographie et costumes
Elia Rediger
Christiana Tabaro
Michael Disanka
Janine Werthmann
Vidéo
Joseph Kasau
Elia Rediger
Franck Moka
Moritz von Dungern
Assistance de la mise en scène
Luca Maier
Direction technique
Sylvain Faye
Production
Pamina Dittmann
Véronique Poverello
Son & Sounddesign
Philipp Ruoff
Son & Assistance technique
Anton Pelzer
Son Vidéos de scène Église
Daniel Freitag
Direction musicale des vidéos de scène dans l'église
Beltrán González
Support des recherches
Abbé Jean de Dieu Aybeka, Benjamin Imply Ababa, Julienne Nambinomutu Tatu, Jacques Anzakpangezo
Accompagnement rédactionnel
Steffen Greiner
Podcast
Denise Maheho, Franck Moka, Luca Maier
Press & Social Media
Fellow Publishing
(Johannes Fellmann und Leonie Soltys)
Assistance à la production
Maria Pelzer
Directeur artistique du PODIUM Esslingen
Joosten Ellée
Traduction
Souzy Boukanayo, Julien Couturier, Katia Flouest-Sell, Luca Maier und Julie Guigonis
Sur scène
Ruth Kemna (Bratsche und Performance)
Christiana Tabaro (Gesang und Performance) Huguette Tolinga (Perkussion)
Kojack Kossakamwve (Gitarre)
Franck Moka (Elektronik und Performance)
Merveil Mukadi (Bass)
Elia Rediger (Gesang und Performance)
Dans les vidéos sur scène
Josée Agbepa, Jean de Dieu Bongama, Jean-Baptiste Ekaka, Mama Sese, Mukombozi, Anselm Ngobe, John Bayaese, Tristan Köster (Cello), William V. Murray (Bratsche), Per Hakon Oftedal (Trompete), Josefine Schmidt (E-Piano), Maxine Troglauer (Bassposaune)
Nous remercions les communes de Bedegao, Bagoia et Akombi pour leur hospitalité et leur contribution au projet.